Journée internationale du droit des femmes : le badminton met des joueuses à l’honneur 💗

Elles s’appellent Clara, Lila, Amélie, Madeleine et Haydée, Anaïs, … Elles nous parlent de sport et de badminton pendant tout ce mois de mars. Merci à Elles et bonne lecture 💗

 

Lila

Hello, je m’appelle Lila, j’ai 18 ans, et je vais vous parler de mon rapport au sport, et au badminton.

Je viens d’une famille très sportive, on en fait tous depuis longtemps !
Le sport contribue à ma santé physique et mentale. C’est simple, quand j’arrête, je ne vois pas le bout du tunnel ! Même au boulot, je me rends compte que je bosse moins bien ! Et si je ne peux pas aller au bad, je fais autre chose !
Le sport m’a permis d’être plus à l’aise avec mon corps, d’avoir moins de complexes. A un moment, tu comprends que ton corps est un instrument pour pratiquer le sport en question, et pas juste quelque chose à regarder. J’ai aussi une meilleure vision de moi-même : je suis fière de mes performances. Et je ne te parle même pas de ce shot d’endorphine : ce bien-être…

Jusqu’en 5ème, je ne joue qu’en AS (association sportive du collège), et je ne me suis pas vraiment posé la question de mon intégration : même gabarit, même force… Puis les corps changent, on porte des shorts ou des leggings, et on commence à entendre des remarques… Honnêtement, je n’ai pas compris ce qui se passait quand c’est arrivé. Aujourd’hui, je me dis que les garçons ne sont pas forcément responsables, qu’ils reproduisent.

Je rejoins les cours du CPS10, et là je n’entends plus ce genre de remarques, et je ne suis plus choisie la dernière pour constituer les équipes parce que je suis une fille. La seule fille, d’ailleurs. Je suis donc toute seule dans les vestiaires pendant que les garçons rigolent déjà entre eux ou se partagent des bonbons. Ce n’est pas contre moi, mais factuellement, c’est sans moi.

C’est aussi un âge où les filles et les garçons ne se mélangent pas trop. On se regarde de loin. Avec le temps, on murit et on grandit ensemble, on joue ensemble. Les différences se gomment. Sauf dans les compétitions. C’est compliqué de faire de la compétition quand tu es une fille : quand j’en parle à mes copines, elles ont peur de faire de la compétition. Non seulement elles doutent de leur capacité, mais en plus je pense qu’il y a une espèce de frein un peu ancré dans leur tête de type « c’est pas ça être une fille, faut pas suer, ne pas se blesser ».

Si j’avais un coup de baguette magique à donner, je demanderais que les filles arrêtent de penser qu’elles n’ont pas les mêmes capacités que les garçons. On a juste un jeu différent. J’aimerais que les mentalités changent, et qu’on voit plus de filles dans les compétitions !

Pour finir, je pense que le fait que Fatim, mon entraîneure, soit une fille a joué en faveur de mon intégration. Elle pouvait être mon modèle. Je me sentais plus légitime à ne pas me laisser faire et à donner le meilleur. ❤️

 

A suivre, le portrait de Clara 😉
Bientôt !

Anaïs

Hello, je m’appelle Anaïs, j’ai 28 ans, et je vais vous parler de mon rapport au sport, et au badminton.

J’ai commencé à pratiquer le badminton, il y a environ 1 an et demi. Avant, j’avais fait du volley, de l’équitation et du tennis.
Pour moi, et au travers de mes différentes expériences, le sport est avant tout vecteur de développement de la confiance en soi. On se voit progresser, on se voit réussir, et en fonction du sport, on peut aussi se voir choisie par le coach. On a sa confiance, et ça nous booste. A mon sens, le sport développe aussi l’esprit d’équipe, et la cohésion entre les personnes. Et… et c’est aussi un sacré défouloir physique et mental !
Enfin, si je devais réfléchir à ce que ça m’apporte plus en tant que femme, je dirais que c’est à travers ma pratique de ces sports, et surtout le badminton, que je garde un état de forme.

Quand j’ai fait du volley, c’était super simple de s’intégrer : j’ai été dans la même équipe, avec les mêmes filles (ou quasi), pendant six ans. Par contre, il ne faut pas s’imaginer que l’aspect « sororité » rend les choses plus évidentes…
En comparaison, je trouve que le badminton est un sport vraiment inclusif : pas besoin d’avoir une super technique pour prendre du plaisir et trouver des partenaires de jeu. Et là, en plus, je découvre qu’on peut jouer du mixte : un garçon et une fille sur un même terrain ! Une nouveauté pour moi ! Je n’ai pas beaucoup de recul sur ce sport (le CPS10 est mon premier club) : j’ai vu les gens vite venir vers moi pour jouer ; vers les nouveaux, de manière générale.
En compétition plus encore qu’en pratique loisir, je ne sens pas de distinction à cause de mon niveau ou de mon sexe. En jeu libre, on change rapidement de partenaires : je ne me rappelle pas être restée sur le banc parce que j’étais la fille qui va ralentir le jeu ! En plus, le lundi soir, on est quasiment autant de filles que de garçons : c’est moi qui peux choisir en fonction du tableau que j’ai envie de jouer !
Bon, je dois quand même avouer que je trouve les filles un poil plus inclusives entre elles. Entre nous, on se fiche un peu de savoir si on a toutes le même niveau…

Un souhait pour se sentir un peu à l’égalité des garçons ?

Que la FFBad soit un peu plus créative pour moins pénaliser les femmes qui reviennent de congé maternité. Quand on a une bonne technique, j’imagine mal qu’on la perde complètement au bout d’un an ou un an et demi d’absence. Ce n’est pas très juste de perdre autant de classements et de devoir rejouer dans des tableaux où ce n’est pas challengeant.

Que les garçons arrêtent de nous dire qu’en mixte les filles doivent coller le filet, et ne rien faire d’autre. On a un vrai rôle dans le binôme. C’est pénible quand le partenaire met en difficulté la paire, et nous impute la faute, nous fait des remontrances alors que c’est lui qui lève dans la raquette de l’adversaire. On ne devrait pas avoir à discuter notre légitimité sur un terrain. Ce n’est pas du double dame, on ne prendra pas le fond. Mais ce n’est pas non plus un simple sur 2/3 du terrain ! 😉

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